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Selon R. Barthes « A l’origine de tout, la peur ». Sentie devant la feuille blanche, cette angoisse qui rend l’aventure spontanée de l’écriture très difficile, voire impossible, montre l’abandon de la Muse qui n’accorde plus aisément ses faveurs à l’auteur .Mais ,en réalité, Moha , en surpassant sa peur, estime que cette dernière , entre autres, n’ est qu’ un élément qui ouvre l’écriture à l’excès, à une jouissance à écrire la peur.

Idir , pour revenir à soi, revient chez lui, dans ces villages du Sud-est marocain où , au-delà de ces quêtes nostalgiques de raviver les souvenirs de l’enfance, la terre natale est un refuge, une image de consolatrice où le retour est vécu comme salvateur. A Dadès-Mgoun ou à Merzouga Idir mène un parcours initiatique lié à cette recherche des racines et des origines.
Nous sommes au Sud-est du Maroc, aux villages paisibles Amazighs. Les gens y vivent au rythme de la nature tout en liant une relation de respect avec les éléments de cette dernière. Du sacré oiseau « tibibt », à l’amitié même entre le berger, l’âne et le chien et en harmonie avec la nature, les rêveries du berger solitaire explore des thèmes universels tels que la solitude, la nature, le bonheur et le respect de l’environnement tout en sonnant l’alarme face à cette modernité envahissante qui n’est , en d’autres termes, qu’une perte des valeurs traditionnelles tant valorisées par l’auteur.
La narration se poursuit avec plus de vivacité. De l’expérience des deux artistes Hddou et l’autre anonyme à celle de l’auteur lui-même, l’artiste est présenté comme un gardien des valeurs humaines et universelles. Pour l’auteur Ait Said, l’art doit mobiliser et inspirer car c’est « à travers l’art et la musique en particulier [qu’on peut] toucher le cœur des gens. » (Une âme rurale). Ainsi, le Beau ne peut que réunir au-delà des différences.
Car Destinés à la jeunesse, la portée didactique de ces récits semble être évidente. Dès lors, ce recueil s’inscrit dans une démarche qui mêle pédagogie, art, transmission des valeurs universelles mais aussi un appel pour sauvegarder la culture Amazighe gardienne des valeurs humaines.
khadija Elmouddene Tifyur
 
                         
         
         
         
         
        